Devenir un bon manager d’IA : La méthodologie pour éviter l’AI Workslop

Es-tu un bon ou un mauvais manager d’IA? Parce que noue sommes tous devenus des managers d’IA? de machine. Et comme dans les entreprises, il y a les bons et les mauvais managers !

Cette semaine, j’étais en appel avec une cliente, dirigeante d’une PME dynamique, pour valider un processus que je lui avais enseigné. Elle venait de préparer un pitch crucial avec l’aide de l’intelligence artificielle. Elle était absolument ravie. Sa préparation, disait-elle, n’avait jamais été aussi riche. L’IA avait, en fait, amplifié sa connaissance du marché et structuré son approche de manière très détaillée.

Puis, en parlant des prochaines étapes, je lui pose une question simple : « Rappelle-moi combien de personnes tu as dans ton équipe ? »

Elle : « Six, Gaëlle, tu le sais. »

Moi : « Non. Tu n’as pas 6 personnes. Tu en as 13. »

Un gros silence s’est installé. Je pouvais voir le point d’interrogation grandir dans ses yeux à travers la caméra.

Mon calcul, pourtant, est très simple :

• Son assistant stratégique personnel (son IA)
• Ses 6 collaboratrices directes (humains)
• Les 6 IA de ses 6 collaboratrices

En réalité, sans même s’en rendre compte, son équipe venait de doubler de taille.

Voilà le véritable changement culturel et stratégique que l’intelligence artificielle impose à chacun de nous aujourd’hui. Nous sommes tous, que nous le voulions ou non, devenus des managers d’humains… et des managers de machines.

Le piège du « mauvais manager » d’IA (et pourquoi 40% des pros y tombent)

On le sait tous, il y a les bons et les mauvais managers. C’est une réalité du monde de l’entreprise. Avec l’intelligence artificielle, c’est exactement la même chose.

Le problème, c’est qu’il est très facile de devenir un mauvais manager d’IA.

Une récente étude de l’Université de Stanford a mis un nom sur ce phénomène : l’« AI Workslop ». Littéralement, le « travail bâclé par l’IA ».

Aux États-Unis, plus de 40 % des employés déclarent recevoir régulièrement du contenu généré par l’IA qui « se fait passer pour du bon travail mais manque de substance ». C’est énorme.

Pire encore : les collègues qui envoient ce « workslop » sont jugés moins créatifs, moins fiables et moins intelligents.

C’est exactement ce qui définit le mauvais manager d’IA :

• Il délègue tout, sans réfléchir. Il demande à l’IA de « faire » (écris mon plan, trouve ma solution, rédige cet e-mail) et prend le résultat tel quel.
• Il cherche la vitesse avant tout. Il veut aller « vite, vite, vite », au détriment total de la réflexion stratégique et de la nuance.
• Il ne challenge jamais la machine. Il accepte la première réponse comme une vérité, sans la croiser avec son expérience.

Le résultat est dramatique : ses compétences stratégiques s’atrophient. En cherchant à gagner du temps sur tout, il perd sa valeur ajoutée principale. Il devient une simple interface de copier-coller.

Devenez un « bon manager » d’IA pour amplifier vos résultats

Le bon manager d’IA, à l’inverse, n’utilise pas l’intelligence artificielle pour remplacer sa pensée. Il l’utilise pour l’amplifier.

Son approche est radicalement différente.

• Il utilise l’IA pour générer du contexte. Il demande des options, des perspectives différentes, des contre-arguments, ou des données de marché pour enrichir sa propre réflexion.
• Il challenge la machine en permanence. Il la pousse dans ses retranchements, affine ses questions et utilise son expertise pour corriger l’IA.
• Il se laisse challenger par elle. Il voit une suggestion inattendue et se demande « Pourquoi pas ? Et si j’explorais cette piste ? ».

Le résultat est tout aussi radical, mais dans le bon sens : il devient plus intelligent, plus rapide et plus percutant.

L’IA n’est pas un simple outil. C’est un levier. Le mauvais manager s’appuie dessus et s’endort. Le bon manager l’utilise pour soulever des montagnes.

Moralité : la question n’est pas de trouver le « prompt magique ». Je t’en supplie, arrête d’acheter des listes de prompts tout-faits ! Tu ne fais qu’atrophier tes propres compétences en faisant cela.

La vraie question est de développer ton management stratégique de ces nouvelles ressources augmentées.

Lit également l’article : Les 4 étapes pour intégrer l’IA dans ton quotidien.

Comment devenir un bon manager d’IA : ma méthodologie en 3 étapes

Considère les IA génératives (comme Gemini, ChatGPT ou Claude) pour ce qu’elles sont : des collaborateurs brillants, disposant de l’équivalent de 250 doctorats.

Dès lors, leur déléguer des tâches est la chose la plus rationnelle à faire pour un professionnel occupé comme toi. Mais comment déléguer ?

Voici les 3 étapes de ma méthodologie pour te transformer en un excellent manager d’IA.

1. Arrêtez de demander à l’IA de « faire », demandez-lui d' »aider à évaluer »

C’est l’erreur la plus commune. Le mauvais manager délègue ce qu’on appelle la Fonction Exécutive : Planifier, Organiser, Décider, Résoudre.

Par exemple :

Le Mauvais Manager d’IA dit : « Rédige-moi la stratégie marketing du trimestre pour mon client coach en nutrition. »

En faisant cela, il délègue 100% de la réflexion. Il atrophie son muscle stratégique.

Le Bon Manager d’IA dit : « Agis en tant que directeur marketing expert. Développe 3 stratégies marketing distinctes pour un coach en nutrition ciblant les cadres supérieurs. Pour chaque option, détaille les avantages, les risques, le budget estimé et les prérequis. Je prendrai la décision finale sur cette base. »

Tu vois la différence ? Elle est fondamentale.

💡 La règle d’or est simple :

• Si tu demandes à l’IA de faire la chose, tu atrophies tes compétences.
• Si tu lui demandes de t’aider à choisir ou à évaluer, tu amplifies tes compétences.

Pour toi, en tant que consultant ou freelance, c’est ta valeur ajoutée qui est en jeu. Ne la délègue jamais.

2. Déléguez intelligemment avec le modèle CRIPS

Maintenant que tu sais comment demander, voyons quoi déléguer.

Pour cela, j’ai créé un modèle simple : CRIPS.

Les tâches typiques que tu peux (et dois) déléguer sans hésitation à une intelligence artificielle sont celles qui sont :

• Chronophages : Les tâches qui te prennent des heures mais ont peu de valeur stratégique. (Ex: retranscrire une interview, résumer un long rapport, faire une première passe de recherche).
• Répétitives : Tout ce que tu fais à l’identique chaque semaine. (Ex: préparer la structure de ton reporting hebdomadaire, trier des données).
• d’Importance faible à moyenne : Ne délègue jamais une tâche à haut risque (ex: une réponse à un client furieux) sans une supervision absolue. Mais un premier brouillon d’e-mail de relance ? Parfait.
• Pénibles : Oui, les tâches « shiantes » ! Celles que tu procrastines depuis trois jours. (Ex: formater un document, nettoyer une base de données).
• avec Suffisamment d’exemples et de données : L’IA est excellente pour imiter un style si tu lui donnes de la matière. (Ex: « Voici 5 e-mails que j’ai écrits. Rédige un nouveau brouillon sur ce sujet en gardant le même ton »).

En clair, la règle est simple : délègue ce qui te prend du temps et de l’énergie, mais garde précieusement ce qui nourrit ta valeur, ton expertise et ton plaisir.

3. Maîtrisez les « 3 C » pour piloter votre partenaire IA

Enfin, pour être un bon manager, tu dois évaluer le travail de ton équipe. C’est pareil pour l’IA. Pour cela, tu as besoin de trois compétences : les « 3 C ».

1. La Pensée Critique

Ne fais jamais confiance à 100%. L’IA hallucine, elle invente des faits, elle se trompe avec une assurance déconcertante. C’est ton travail de vérifier, challenger et débusquer les incohérences. C’est ici que ton expérience (ton E-E-A-T) prend toute sa valeur. L’IA fournit la matière première ; toi, tu fournis le contrôle qualité et la validation stratégique.

2. La Pensée Contextuelle

C’est ta compétence la plus précieuse. L’IA n’a aucun contexte réel. Elle ne connaît pas ton client, l’historique de votre relation, la politique interne de son entreprise, ou ce « feeling » que tu as eu lors du dernier appel. C’est la connaissance de ton terrain, de tes spécificités et de ton langage métier. Ce contexte est ce pour quoi tes clients te paient. Il est non-délégable.

3. La Pensée Créative

L’IA est un partenaire de brainstorming exceptionnel. Utilise-la pour forcer ton cerveau à créer des connexions nouvelles (la pensée latérale). Par exemple, demande-lui un truc fou : « Explique-moi le concept de la « superposition quantique » en utilisant des références issues de la musique de Taylor Swift. » Cela peut sembler idiot, mais cet exercice force ton cerveau à sortir de ses rails habituels et génère souvent des idées radicalement nouvelles pour tes propres projets.

Je te recommande de lire également l’article : Prompts ChatGPT, l’arnaque à éviter et la vraie méthode.

Conclusion : L’intelligence artificielle n’est pas un outil, c’est votre nouveau partenaire stratégique

Le « workslop » de l’IA n’est pas une fatalité. C’est le résultat d’un management paresseux.

Le véritable enjeu de l’intelligence artificielle pour les consultants, les coachs et les entrepreneurs n’est pas technologique, il est méthodologique.

Tu as le choix :

1. Soit tu deviens un « mauvais manager » : tu utilises l’IA comme une béquille, tu produis du contenu générique, et tu vois lentement ta valeur ajoutée et tes compétences s’atrophier.
2. Soit tu deviens un « bon manager » : tu utilises l’IA comme un levier stratégique, tu amplifies tes capacités, tu affûtes ta pensée critique et tu décuples ton impact.

Basculer du bon côté demande de changer ton mindset.

Prêt à transformer votre IA en partenaire stratégique ?

Pour faire évoluer ton mindset et maîtriser l’IA au service de ton business, j’ai condensé 25 ans d’expérience en business et en data dans une formation en ligne conçue pour toi : « The Generative AI Methodology ».

Cette formation est pensée pour les consultants, entrepreneurs, freelances et coachs qui veulent aller au-delà des prompts « magiques » pour bâtir une véritable stratégie.

Tu y découvriras comment exploiter l’IA pour optimiser ton temps, accroître ton potentiel et pérenniser ton activité.